2/28/2007

Distance - My Demons


Des cris de monstres-caoutchouc et des vocaux mystiques de série Z. Les habitués des maxis de Distance ne vont pas être déçu par ce premier long, bien dans la veine de ses productions précédentes : des morceaux un peu plus deep que la moyenne, pas particulièrement entrainants, mais plus remuants émotionnellement, avec la mélancolie qui guette en embuscade au coin du prochain kick.

Les démons de l'ex métalleux ne sont à vrai dire pas vraiment effrayants, ils ressemblent plutot à ces acteurs en costume de latex avec lesquels on joue à se faire peur, atmosphères d'épouvantes artificielles dans lesquelles on plonge joyeusement entre infrabasses faisant vibrer les tripes et lignes mélodiques évaporant l'esprit en grandes réveries sans fin teintées de cauchemar d'une Dark City évanescente.

Il faut attendre le quatrième morceau pour que ça décolle, mais à partir de 'Traffic' ce My Demons scotche quand même pas mal, entre best-of des maxis de Planet Mu et nouveaux morceaux en forme d'hallucinations familières, Distance a trouvé sa voie, radicalement différente de celles de ses congénères, libérée totalement des racines dub, tout au plus pourra t'on le classer au coté des dubsteppers crossovers comme Burial ou Various Production, la basse près des trippes, la tête et le coeur loin, ailleurs. Ici et là, la rythmique primordiale devenue classique, saccades et basses frissonantes est relevée de mélodies plus deep que d'habitude, des nappes presque ambient de 'Cyclops' jusqu'à l'espèce d'accordéon bizarre de 'Mistral'.

Un peu étranger à la scène, l'ex-métalleux tire son épingle du jeu en imitant ses prédécesseurs précités, sauvant sa musique de l'aridité du genre parfois rédhibitoire pour les néophytes en la portant vers des sonorités parlant plus directement à l'imaginaire : Les démons de Distance ont une sacrée force d'évocation.

Myspace de Distance avec "Cyclops", "Tuning", "Traffic" et "My Demons"

2/02/2007

Hadouken !

























Il faut remonter à loin pour que je me rappelle d'un morceau me mettant tellement le feu aux jambes... Electrochoc à 50 000 V, le That Boy, That Girl de Hadouken supporte le passage en boucle répétée à plus de dix écoutes, c'est dire la came.

C'est la copulation pas du tout contre nature de toutes les scènes urbaines actuelles, l'incarnation même du terme nu rave utilisé d'abord pour les Klaxons qui apparaissent pour le coup bien dépassés et l'air un peu con avec leurs batonnets fluos à la main. Parce que Hadouken bouffe à tous les rateliers de toutes les scènes, fout le tout dans un énorme mixer pas très bien lavé des cocktails de la nuit dernière, et en ressort miraculeusement un espèce de vomi fluo animée de vibrations synthétiques qui t'envoie des ondes telluriques à 18 sur l'échelle de Richter qui font bien tremblotter l'espèce de jelly qui te sert de cervelle.

Sonorités raves débiles qu'on a plus entendu depuis plus de 15 ans à part chez Atari Teenage Riot, flow de grimeux remonté, claps à l'unisson, refrain chanté d'indie kid usé jusqu'à la corde mais qui sonne comme de la cordite, basse synthétisée et clavier bien électronique, guitare sous-mixée mais bien présente, tout ça met des bons coups de pied au cul qui te font décoller d'au moins 25 cm , bref, tout bon. Apparemment assez calés dans toutes les scènes hyperdub vu la teneur de leur blog, Hadouken a trouvé avec ce décalage qui consiste à jouer du grime comme un groupe de rock de quoi apporter un bon grain de folie de la taille de ton poing à... à toutes ces genres anglais en expansion dans le monde, de quoi foutre ce putain de Commonwealth musical en ébullition.

Rajoutons un clip parfaitement dans l'air du temps avec ses petits mouvements de danse de feignasse découpée dans la papier, ceux que tu fais quand tu reprends ton souffle vers 4h et demi du mat.
Et merde le reste des morceaux de leur myspace, bien différents et plus orientés vers un rock 8bit enervé sont tout autant sortis de nul part et en même temps pleinement modernes, modernes comme 2007.

Bonus : En live, ça semble tout aussi explosif, check YouTube.

Hadouken - That boy, that girl (clip)