12/30/2006

Bilan Larsen 2006

Apparemment les musiques à guitare plus ou moins tranchante composent le gros des sorties que j'ai écouté cette année, même si 2006 ne m'a pas du tout laissé cette impression ! Bizaaaaarre.

Commmencons en douceur par les chevelus les moins excités :
VAST semble enfin s'être sorti de son délire de sorties de démos retouchées 500 fois, tant mieux parce qu'à vrai dire on était lassé : April est un bel album acoustique et apaisé, pas très loin de Jeff Buckley finalement.
Avec I was born at night, Meneguar commençait l'année en beauté par cet album rempli ras-la-gueule de pop rageuse et courte, à la production délicate, contenant une excitation toute punk. Jouissif
Les frenchies qui croient encore au rock'n roll se sont réveillés, guitares en avant, et on gigote sur les belles surprises créees par deux nouveaux groupes : Cafe Flesh avec Pig on the dancefloor et Warehouse 99 Project et son Social Leper's Club
Les vieux schnocks sont toujours là et dans des genres complètements différents on peut toujours compter sur eux pour sortir des petites perles : Electrelane - Axes, Oxes - Oxxxes, Cursive - Happy Hollow, Nomeansno - Ausfahrt, et The Bellrays - Have a little faith sont des albums typiques de leur auteurs, qui restent passionnants dans leur style.
Avec Menos el oso, Minus the bear (qu'on m'avait présenté comme du Incubus light ahahah) présentent un petit bijou de pop ensoleillée, sonnant très légèrement latine, et au velours griffé de temps de temps par des guitares délicates.
Dub Trio groupe portant désormais mal son nom, présentait un chouette et pattonesque New Heavy, mélange difficile à identifier de choses qui pourraient sonner très moches prises séparémment mais qui mises ensemble produisent un résultat étrangement enthousiasmant.
Avec So this is goodbye les Junior Boys évoquent quant à eux un peu la tristesse de Dave, perdu dans une chambre d'hotel à Cologne, avec Kompakt radio en arrière plan, après que Martin ait refusé une enième fois un de ses morceaux pour le prochain album. Entre minimalisme expressif et mélancolie plus qu'exprimée, belle surprise émouvante.
Finissons sur TV On The Radio, avec leur Return to cookie mountain dont les fondations s'enfoncent profondément dans le kraut, la soul et le shoegazing, mélancolique et catchy en même temps.

La scène emo, punk et post-hardcore avec crane rasé ou mèche elsève s'est bien portée elle aussi, avec des sorties éparpillées mais jouissives : le dernier Jr. Ewing avant implosion du groupe, Maelstrom est une petite bombinette rock'n roll, le deuxième Tang, Another Thousand Days reste toujours autant immédiat avec son émo au bord du cliché, et avec Mercy, Planes Mistaken For Stars a encore une superbe réussite à son actif, plus noisy qu'à leur habitude, mais toujours aussi intense.
The new science de For the mathematics est dans la veine Washington DC historique, collant au cul de Fugazi, un son entendu mille fois mais toujours aussi bon. L'excellent Submergés par le sublime (so imoooo) des français Loisirs n'est pas en reste.
Enfin le deuxième Made Out Of Babies, Coward représente une belle évolution par rapport au premier, avec des compositions un peu plus travaillées qui réussissent à garder la furie et la folie à la Garside de Trophy.

Le post-rock 'classique' a définitivement fini par me lasser, par contre les groupes s'appuyant dessus pour proposer des musiques aussi originales que longues m'ont sacrément enthousiasmé. En vrac, le deuxième 65daysofstatic, One Time For All Time, ses excès electriques et ses bouts de break pas trop core, l'album éponyme d'Omar Rodriguez,
meilleur que le troisième album des Mars Volta, voire même que le précédent, l'espèce d'ambient folk étrange et inquiétante de A Whisper In The Noize sur leur as the bluebird sing cousin assez proche de Current93, les délires digitaux goblinesques dignes d'un Carpenter horrifié du Surface to air de Zombi, les lachages énervés prolongés très metal de
Taint et des Capricorns sur leurs albums The ruin of Nova Roma et Ruder form survives.
Et, enfin, Julie XMas et ses non-potes réunis au sein de Battle Of Mice, dont le premier album, Day Of Night est un trip prenant et presque bouleversant, revisitant le genre de façon très moderne.

Passons aux chevelus maintenant, les vrais, les durs, les tatoués, bref au métal, genre que je connais finalement assez mal, mais dans lequel j'ai beaucoup apprécié certaines sorties : le Pink des japonais Boris, stoner heavy presque seventies toujours enlevé et catchy, le thrash débridé et irrésistible de Municipal Waste sur Hazardous Mutation, complètement à rebours des modes et qui file une pèche d'enfer. Le nouvel album de Kylesa, Time will fuse its worth m'a un peu moins plus que le précédent (avec lequel j'avais découvert le groupe), mais quand même quel pied ! Le EP de Vader, The Art Of War, sorti en début d'année était lui aussi ultra énergisant, sa courte durée et ses quelques morceaux tous parfaits l'élévant même plus haut que l'album suivant sorti en fin d'année.
Avec Saturday night wrist, Deftones m'a surpris en retournant à un son plus White Pony relevé d'une toute petite touche de Team Sleep, je n'en attendais plus rien j'ai été conquis.
J'avais toujours zappé Mastodon avant ce Blood Mountain mais ses très bons échos m'ont enfin décidé à y jeter une oreille. Du heavy ultra varié relevé de breaks thrash ou speed échevelés (on s'en branle ? on s'en branle.), rien de mieux pour sauter partout, merde c'est super bon !
Enfin Ministry sort un Rio Grande Blood plus métalleux que d'habitude pour ce groupe, et globalement un peu facile et concon, dévoilant peut-être un groupe en fin de parcours, mais là encore, ça fait plus que du bien et ça décrasse.

Top 5 LARSEN 2006:
Meneguar - I was born at night
TV On The Radio - Return to cookie mountain
Junior Boys - So this is goodbye
65daysofstatic - One Time For All Time
Municipal Waste - Hazardous Mutation