9/19/2006

Crowdpleaser & St Plomb - 2006

Crowdpleaser... Le nom ne me dit rien mais en tout cas c'est ce qu'on appelle un pseudo qui claque, simple, net, efficace. St Plomb il parait que je l'ai vu en live y'a quelques années, mais ça ne me dit rien non plus.

Ils sont suisses, et leur premier album sort sur Mental Groove.




Ce "2006", ca commence et ça finit par des plages ambient comme sorties de Blade Runner, pluie en option, saxo supprimé. Entre EARLY et LAST, 9 plages d'electro house dépouillée, aux textures nettes et recherchées, qui colle une sérieuse envie de bouger. On pourrait parler d'optique minimale, mais parallèle (microhouse ? moui on pense parfois à Akufen). Ici les sons restent riches et organiques, mais espacés, et souvent bien cutés. Ils revendiquent une optique concrète, en tout cas c'est pas ultra évident au final, même si effectivement on sent quelque chose de ce genre dans les sonorités.

Non ce qui frappe, c'est juste que ça claque, sur la plage comme sur l'asphalte, dans ton casque (imparable) comme sur le dancefloor (sûrement, faut tester). Beat soutenu mais pas frénétique, juste assez pour faire rebondir tes pieds quand tu croyais que tu allais pouvoir les laisser se reposer, snares, kicks et hihats archigrillés, de ceux que tu regretteraient si ils n'étaient pas là, basse envoutante de retenue, etc... on va pas y passer la nuit non plus on a mieux que ça à faire : danser.
Crowpleaser et St Plomb réinventent une enième fois l'eau chaude, comme un bon nombre de leur congénères, mais quelque part c'est exactement ce qu'on veut, ne pas être trop perdu, attacher tout d'abord les circonvolutions de son cerveau à ces rythmiques familières, à ces lignes de basse révées avant de se laisser partir vers ces évasions plus originales, comme ce morceau vocal réjouissant de bancalité, "Cash on time", ou ces structures cristallines qui parsèment l'album ("1er Mai", "New Times Roman","18 Years"), encore enrichies par leurs petits défauts volontaires : léger décalage, lambinage poussé perturbé seulement ça et là par de légères variations, régressions ludiques ("Zukunft").

T'es habitué à ce son, tu le sais, tu l'a entendu 1000 fois et tu en redemandes quand même, 10 000 fois si possible, jusque sur ton lit de mort en 2106, quand tu emmerderas tes arrières petits enfants - exaspérés par ce pépé ridicule - pour qu'ils te le passe une dernière fois, ce son du passé qu'ils trouvent démodé. En attendant les premiers cheveux blancs, ce 2006 s'avère en fait purement immédiat, facile d'accès, cachant derrière un dépouillement digne d'un bikini les très belles formes envoutantes et personnelles de l'hédonisme de notre époque.

Extraits sur Mental Groove
+ 4 morceaux sur leur myspace